Quand on souhaite sortir du mode automatique et commencer à jouer avec les réglages de son appareil photo, il est possible d’être un peu perdu par la multitude de réglages possibles mais pas de panique, nous allons découper cela pas à pas.
La base de la photo est de définir la quantité de lumière qui va atteindre votre capteur photo. On parle alors de réglage de l’exposition qui dépend de l'ouverture , de la vitesse d’obturation (ou temps d’exposition) et de la sensibilité .
Ces réglages sont liés à votre matériel en ce qui concerne la plage de configuration de ces éléments, mais faisons abstraction de ceci pour le moment et focalisons nous sur les bases.
Cet article traite de la définition de l’exposition et est le premier d’une série de 4 posts, vous pouvez directement accéder aux autres articles de la série ici :
- Régler l’exposition : l’ouverture (2/4)
- Régler l’exposition : la vitesse d’obturation (3/4)
- Régler l’exposition : la sensibilité (4/4)
Qu’est-ce que l’exposition ?
L’exposition en photographie correspond à la quantité de lumière reçue par le capteur de l’appareil. En jouant sur cette quantité de lumière, vous allez pouvoir créer des effets artistiques ou simplement vous assurer que votre image reste nette et équilibrée.
La sous-exposition
Une image sous-exposée sera une image plus sombre qui gommera les détails des ombres. Les couleurs foncées tireront vers le noir pour ne plus permettre de les différencier. On dit aussi que ces couleurs deviennent « bouchées ».
L’extrême d’une image sous-exposée sera une image totalement noire.
La sur-exposition
Une image sur-exposée sera une image plus claire qui gommera les détails des hautes lumières. Les couleurs claires tireront vers le blanc pour ne plus permettre de les différencier. On dit aussi que ces couleurs deviennent «brûlées».
L’extrême d’une image sur-exposée sera une image totalement blanche.
Quels élément puis-je modifier pour modifier l’exposition ?
Pour régler la quantité de lumière et donc l’exposition vous pouvez jouer sur 3 réglages qui sont inter-dépendants :
- l’ouverture de votre objectif qui définira la quantité de lumière que votre objectif laissera passer. Plus l’objectif est ouvert, plus il y a de lumière.
- le temps d’exposition de votre cliché. Plus votre exposition est longue, plus vous aurez de lumière
- la sensibilité ISO. Plus cette dernière est élevée, plus votre capteur captera de la lumière
Chacun de ces éléments sont définis plus en détails dans les articles suivants mais pour faire simple si vous jouez sur un réglage, il faudra adapter les 2 autres.
D’un point de vue général, vous allez généralement ne régler que 2 éléments, et laisser le boîtier s’occuper du reste. Il est commun de partir sur un réglage assez standard de la sensibilité en fonction de la luminosité générale et de ne jouer uniquement que sur les paramètres d’ouverture et de temps d’exposition .
Si vous souhaitez ouvrir votre objectif pour diminuer la profondeur de champ et faire un jolie effet bokkeh, alors il vous faudra diminuer le temps d’exposition . Du coup votre cliché sera plus instantané. Si vous ne souhaitez pas changer ce temps d’exposition alors il faudra diminuer la sensibilité du boitier.
Si vous souhaitez augmenter le temps d’exposition pour, par exemple, faire des photos d’astronomie ou des effets de mouvement, il vous faudra alors diminuer l’ouverture .
Modes de prise de vue
Sur votre boitier vous aurez différents modes de prise de vue qui vous permettront de régler ces 3 éléments.
Le Mode Auto
Ce mode permet au boitier de gérer tout en automatique mais bon, vous n’êtes pas là pour ça !
Le Mode M (Manuel)
Dans ce mode votre boitier ne gérera rien du tout. C’est le mode le plus avancé car c’est à vous de régler les 3 éléments.
Si vous maîtrisez bien les réglages, ce mode vous permettra de laisser libre court à votre création. Attention vous devrez certainement vous y prendre à plusieurs fois pour obtenir le rendu souhaité. Il n’est pas conseillé de partir directement sur ce mode pour les débutants car vous risquez d’être frustré au début.
Il est à noter que l’exploitation de la sur ou sous-exposition peuvent être des approches artistiques intéressantes dans certains cas. Si vous êtes dans ce cas, il vous faudra passer par ce mode.
Si vous gérez tout manuellement, il est particulièrement intéressant de se baser sur les mesures de lumière proposées par votre boitier et visible lors de votre prise de vue pour s’assurer d’être dans la configuration d’exposition que vous souhaitez :
L’image ci dessus représente la mesure de l’exposition faite par votre boitier :
- si le curseur se trouve au milieu alors votre image est correctement exposée
- si le curseur se trouve à gauche du repère central (comme dans cet exemple), votre image est sous-exposée. Si le curseur est très à gauche (vers le signe -), votre image sera certainement “bouchée” (trés sombre voire noire)
- si le curseur se trouve à droite du repère central, votre image est sur-exposée. Si le curseur se trouve trés à droite (vers le signe +), votre image sera certainement “brûlée” (trés claire voire blanche)
Le Mode A (aperture priority ou priorité à l’ouverture)
Dans ce mode, vous allez régler 2 choses :
- la sensibilité ISO
- l’ouverture de votre objectif
Votre boitier réglera lui automatiquement le temps d’exposition pour que votre exposition reste optimale.
C’est un mode utile pour jouer essentiellement sur la profondeur de champ.
Le Mode S (speed priority ou priorité au temps d’exposition)
Ce mode est similaire au mode A sauf que dans ce cas vous allez configurer :
- la sensibilité ISO
- le temps d’exposition
Il sera utile pour faire des photos de sport ou de captation de mouvements instantanés (vous n’aurez clairement pas le temps de régler votre boitier à chaque prise de vue) ou de pose longue.
Dans ce cas, votre boitier s’occupera de régler l’ouverture pour vous.
Le Mode P (auto programmé)
Ce mode est un peu hybride car il est semi-automatique. Dans ce cas, vous ne réglez que la sensibilité du capteur et le boitier s’occupera de régler automatiquement l’ouverture et le temps d’exposition .
Photo de couverture de l’article par Matthew Henry